De passage à Paris en provenance des Etats Unis d'Amérique, Le Président du conseil général de Man, Haute autorité pour le développement des régions du moyen Cavally et des Montagnes, s'est entretenu avec un groupe de jeunes ivoiriens venus spontanément le rencontrer. Il faut préciser que cet entretien s'est déroulé dans un cadre informel, car, la Haute Autorité n'a prévu aucun programme à son emploi du temps du moins très chargé. Mais, il ne faut pas négliger la hargne et la volonté du Bulldozer qui ne laisse jamais passer l'occasion de raconter la Côte d'Ivoire, sa foi en l'avenir, et son soutien indéfectible au Président de la République. C'est un exercice auquel il est désormais habitué, si bien qu' il s'est livré à coeur joie à toutes les questions que ses jeunes curieux lui adressent sans tabou ni retenue. Ainsi, nous vous livrons le contenu de cet entretien qui s'est déroulé le Samedi 24 Juillet 2010 à Génévilliers en banlieue parisienne.
G. André: Je voudrais savoir pourquoi le gouvernement n'est - il pas intervenu à l'Ouest où s'est perpétrée une tuerie sauvage au sein de population locale?
Siki Blon Blaise: je suis désolé que cela puisse arriver à nos populations déjà fragilisées par la misère. Cependant, vous me donner l'occasion de vous dire ce que certains n'ont pas le courage d'avouer. Les vrais responsables de ces tueries sont les élus de nos régions; ce sont eux qui ont incité les populations à résister aux rébelles, sachant bien qu'ils n'ont pas d'armes. Selon vous, que peuvent-ils faire avec des flèches en face des kalashs. Du 19/09/2002 au 24/09/2002, j'ai sillonné toutes les régions qui sont sous notre responsabilité, pour recommander aux paysans de ne pas répondre aux provocations et à certaines exactions des assaillants.
En outre, il y a lieu de situer la nature de cette rébellion qui me semble être une combinaison des forces du mal orchestrée par des leaders politiques que vous connaissez d'éjà.
G.A. : et nos militaires dans tout ça?
S.B.B.: notre armée n'est pas préparé à la guerre. Ils ont réçu les armes, mais helas!
D. Philippe: Mr le Président, pourquoi êtes - vous séparé de Mabri Toikeuse, sachant que vous êtes son mentor
S.B.B: C'est un problème qui m'afflige beaucoup quand je sais que je suis à l'origine de l'ascension de Mabri. Le fond du problème c'est que nous avons pris des engagements vis à vis du chef de l'Etat qui nous a aidé pour l'organisation de notre dernier congrès. Ensuite, nous avons rencontré le Président de la République à propos du décès et de l'enterrement du Général Guéi; il nous a rassuré de son engagement à faire toute la lumière sur cette affaire. D'ailleurs, il nous a donné les moyens nécessaires pour organiser les funérailles de notre frère. Ses parents se sont investis pleinement dans ce litige; et ensemble, nous avons trouvé un compromis. Par, ailleurs, j' ai analysé personnellement les différentes candidatures, et je pense que le moindre mal en tout cas, c'est Gbagbo.
D. Philippe: N'est-ce pas que vous avez reçu de l'argent de Gbagbo pour destabiliser Mabri?
S.B.B: En 1974, j'étais titulaire d'une entreprise dont le chiffre d'affaire était plus de 100 millions F Cfa par an. J'ai construit ma fortune personnelle patiemment dans le travail, sans la politique. J'ai décidé de soutenir Gbagbo pour une raison très simple, je veux sauver la Côte d'Ivoire. Tous ceux qui travaillent actuellement contre l'élection de Gbagbo sont entrain de faire le lit à une occupation étrangère. Allez - y voir dans nos régions et vous comprendrez ce dont je parle; nos forêts sont quasi inexistantes; elles sont infectées de populations exogènes. Mon combat, c'est ça!
D. Philippe: Vous êtes la Haute Autorité chargé du développement; qu'attendez-vous faire, vue la situation désastreuse de la région?
S.B.B: Nous avons reçu 1,100.000.000 F.Cfa pour initier la mise en place de notre plan de travail. Il faut dire que nous avons affecté à chaque département 85.000.000 de F.Cfa qui seront repartis entre les différentes activités ou secteurs d'activité. Notre engagement pour la région de l'ouest est total; c'est pour quoi je ne lésine pas sur les moyens pour défendre ses intérêts.
O. francis: recemment vous avez organisé une expédition sur Mama avec tous les chefs traditionels de l'ouest. Des langues racontent que c'est du maquillage médiatique. Qu'en est-il exactement?
S.B.B: ce sont de vrais chefs. Les gens ont cherché de les détourner en leur donnant de l'argent; ils ont utulisé cet argent pour venir nous rejoindre. Vous savez, c'est une opération qui a débuté il y a neuf mois, lorsque le Président a délégué ces parents pour venir nous présenter sa candidature. Ce voyage n'est rien d'autre que la réponse à cette sollicitation; les chefs ont décidé d'aller à Mama pour signifier au Président qu'ils sont avec lui. Je sais que cette action a dérangé beaucoup de personnes qui n'avaient pas intérêt à voir ce soutien massif des populations de l'ouest au chef de l'etat.
O. Emmanuel: Une dernière question Mr le Président, que faut-il retenir de cet entretien?
S.B.B: je vous demanderais de tout mettre en oeuvre pour sauver la Côte d'Ivoire votre pays. La réélection de Gbagbo Laurent s'inscrit justement dans cet optique. Notre devoir est de recupérer notre pays des mains des envahisseurs. J'ai vécu toute la période d'occupation de la ville de Man. Je sais comment cela est douloureux de perdre ses propres biens, de voir sa dignité d'homme bafouée.
Mes enfants, je vous souhaite bonne chance dans vos affaires, surtout, n'oubliez pas d'où vous venez.
fin de l'entretien.
La rédaction de ciboue tient particulièrement à remercier la Haute Autorité, Mr Siki Blon Blaise qui s'est volontairement prêté avec patience et beaucoup de sagesse aux questions pertinentes de la jeunesse ivoirienne qui en a gros sur le coeur.
Nous initions ainsi notre serie d'entretien avec les hautes personnalités ou VIP qui voudront bien nous confier leurs réflexions. Nous essayerons avec intégrité de restituer leurs propos, restant ainsi fidèles à notre credo. Toutefois, nous précisons que cette tribune ne saurait être un lieu pour un règlement de comptes ou pour vilipender des adversaires politiques. Notre souci majeur est de promouvoir la démocratie par l'information.
Propos recueillis par St. Manu