ciboue

democratie et paix

Samedi 17 juillet 2010 à 6:21

La presse en danger!!!

Depuis quelques jours, trois journalistes, deux ivoiriens et un françcais, Théophile Kouamouo, Stéphane Guédé et Saint Claver Oula tous responsables d'un quotidien local "nouveau courrier", ont été mis aux arrêts par les  autorités judiciaires pour avoir soutiré de façon frauduleuse des informations classées confidentielles dans l'affaire café-cacao pendante depuis deux ans devant le tribunal d'Abidjan. Retenus dans les locaux de la brigade criminelle, ces journalistes ont été déférés le 16/07/2010 devant le Parquet qui en décidera de leur sort. Cette arrestation embarrassante des hommes des médias nous interpelle particulièrement au moment où tous les esprits sont accaparés par la sortie de crise avec l'organisation imminente des élections générales. Alors, on se poserait la question de savoir: n' y avait-il pas d'autres solutions que l'arrestation? Le procureur de la république Raymond Tchimou a t-il mesuré les conséquences d'une telle action?
Mais en effet de quoi peut-il avoir peur? Des critiques des opposants ou des confrères des mis en cause? Ceux-là mêmes qui continuent à prêcher en eau trouble, faisant parfois l'avocat du diable? Ou alors de l'opinion nationale et internationale qui se lasse chaque jour de cette longue attente de la normalisation de la vie publique? Enfin, peut-être du processus de paix de Ouaga qu'il faut toujours se garder d'écorcher.

Dans le monde entier, des milliers de journalistes risquent leur vie pour aller à la recherche de l'information; certains d'entre eux meurent payant le sacrifice pour l'exercice de leur métier. Le lourd tribut qu'ils s'acquittent généreusement, n'est malheureusement pas perçu comme un don à la démocratie et à la paix dans le monde. C'est pourquoi nous soutenons sans reserve le combat que ces femmes et ces hommes mènent inlassablement pour faire triompher la vérité source de paix et de liberté. Notre engagement pour la liberté de mouvement et d'expression ne saurait souffrir de considérations partisanes ou de limitation dans le temps et dans l'espace. Parce que les principes de paix et de démocratie que nous défendons ne peuvent trouver libre expresion et un réel essor si la presse est baillonnée par le pouvoir. Nous sommes en outre convaincus que la presse et le pouvoir ne font pas souvent bon menage, mais cela ne doit aucunément occulter certains abus du pouvoir dont les leaders d'opinion que nous sommes ne doivent être fiers. C'est le lieu peut-être de rappeler que tous ceux qui se reclament démocrates ou plutôt épris de justice doivent solennellement s'engager dans une voie qui privilégie l'indépendance de la presse et l'exercice du métier de journaliste.

Cependant, nous nous opposons fermement à tout acte de bravoure inopportun destiné à servir des desseins malveillants et contraires à la déonthologie de la corporation et à l'éthique dont s'inspire la démocratie. Le journalisme est un métier noble qui ne peut être pratiqué par des personnes indélicates et malveillantes. Le rôle du journaliste est de servir la justice,  mais surtout, la vérité qui reste sa raison d'être. C'est en cela, que nous retenons l'information comme une garantie inéluctable pour la paix et la démocratie. Sa diffusion doit répondre à un seul besoin, celui d'élucider l'opinion afin d'éviter les erreurs de jugements et des décisions infondées dont les effets peuvent être dramatiques.

Ceci étant, nous laissons la justice poursuivre son cours, quant à la presse, elle doit continuer à nous informer avec ou sans risque.                 

La Direction Thématique
Cercle Cibouê
"Groupe d'étude et de recherche pour la Paix et la Démocratie"

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