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democratie et paix

Mardi 4 mai 2010 à 18:37


Débat: "qui est le candidat Gbagbo?"

Le 10 Avril 2010, La Direction de campagne France de Laurent Gbagbo a organisé un séminaire pour la formation politique des cadres commis à la tâche pour faire gagner Laurent Gbagbo dès le premier tour. Cette rencontre a eu lieu au centre Eurosites (LSC) de St. Denis; 144, avenue du Président Wilson.
Le Conférencier du jour, est le Docteur Williams Atteby, député à l'Assemblée Nationale, membre de plusieurs organisations des droits de l'homme et du citoyen, membre de la Direction du FPI et membre du comité des experts de la campagne de Laurent Gbagbo. Il est accompagné du PM Pascal Affi NGUESSAN, Président du Front Populaire Ivoirien (FPI). Il y avait aussi d'autres personnalités non négligeables du FPI.

Introduisant le débat, le Président Affi NGUESSAN présenta la campagne électorale comme une guerre de tranchée dont les acteurs doivent préalablement  affûter leurs armes avant de se mettre en ordre de combat. Ce séminaire est alors le lieu où il faut acquérir l'armement et la stratégie nécessaire pour pouvoir affronter sereinement l'ennemi dans ce combat qui s'annonce rude et impitoyable. Mais avant, dit le Président du FPI, nous devons combattre et vaincre l'avant - guerre qui est aussi délicate que la vraie bataille. Nous devons vaincre à tous les coups nos divergences et les oppositions stériles qui vont nous empêcher surement d'être lucides en face de l'adversaire, eu-égard nos origines diverses. Il faudra alors éliminer tout ce qui nous oppose et s'accorder seulement sur ce qui peut nous unir pour gagner ces élections. Par conséquent, conclut l'intervenant, nous devons prendre sur nous-même et faire profil bas; donc, ne pas s'enorgueillir des titres ronflants qui sont attribués, mais se mettre tout de suite au travail  en sachant à quoi s'atteler.

Ensuite, c'est au tour de l'honorable Atteby d'enchaîner. "Ceci étant, entame le Docteur Atteby, nous devons absolument faire nôtre, le nouveau phénomène qui est entrain de prendre de plus en plus une place prépondérante dans notre société: le patriotisme. Cette nouvelle donne sera certainement une véritable impulsion majeure pour doper votre détermination et votre ardeur au travail. Vous qui vivez en Europe, il y a un intérêt particulier à faire gagner Gbagbo surtout ici en Hexagone où nous avons un important défi à relever. Vous devez démontrer à la face du monde que le peuple ivoirien est réellement avec son Président; car, il faut désavouer l'lntelligentsia française et l'opinion internationale.
Ensuite, le conférencier indique qu'il est aussi nécessaire de connaître les autres prétendants au trône. Parce que nous devons obligatoirement savoir quelles sont les forces et les faiblesses de nos adversaires. Sur ce, il insiste sur les principales caractéristiques du candidat; il dresse alors le portrait du candidat idéal. Le conférencier dira en substance que la sociologie de l'histoire du candidat doit converger avec le peuple, ce qui veut dire qu'il faut une complicité intime entre ce personnage et le peuple. Ce dernier doit par ailleurs, posé des actes déterminants pour son pays. Il doit surtout incarner l'âme de son peuple. En revanche, celui qui, opportunément s'invente l'âme d'un dirigeant sans toutefois posséder les atouts d'un chef, représente un vrai danger pour ce peuple . Celui-ci, en voulant forcer le destin, risque de provoquer le chaos, le drame. C'est justement la situation que nous sommes entrain de vivre actuellement. La crise politico-militaire que notre pays traverse et qui perdure indéfiniment, est sans aucun doute, la conséquence immédiate des ambitions opportunistes et irraisonnées de certains rêveurs qui pensent que le pouvoir peut s'octroyer n'importe comment. Pour ainsi dire, on ne peut pas devenir président de la république pour satisfaire à ses propres fantasmes ou pour couronner une carrière professionnelle; mais plutôt, pour servir son peuple et seulement son peuple. 

Parlant du candidat Gbagbo, le conférencier dit: "il faut partir du carrefour de son histoire; il était destiné à une carrière littéraire, titulaire d'un bac philo (1965), soit un potentiel professeur de langues latines. Mais, il va opter pour l'histoire avec un concours de circonstance familiale. Une licence en histoire en poche (1969), il deviendra un an plus tard, professeur d'Histoire-Géo au Lycée Classique d'Abidjan (1970). Sa carrière d'enseignant sera de courte durée pour des raisons d'opinion que le pouvoir d'alors a trouvé subversives. C'est ainsi qu'il fut retenu dans les mailles de la justice. il fut emprisonné à Séguela puis au camp militaire de Bouaké (Mars 1971-Janvier 1973). En 1979, après son doctorat 3e cycle dont la thèse est: "Les essors socio-économiques de la politique ivoirienne, 1940-1960"; il fut admis à l'Institut d'Histoire, d'Art et d'Archéologie (IHAAA) en 1980 où il assume les fonctions de Directeur". En 1982, il s'initia aux activités syndicales avec  Laurent Akoun et tant d'autres collègues. Dans la même année, deux événements inédits vont bouleverser le cours de la vie politique du Professeur d'Histoire. Une manifestation estudiantine dont il était à l'origine et la grève de son syndicat (SYNARES) mirent la poudre au feu et déclenchèrent une véritable guerre entre lui et Houphouët. Ce dernier va l'inscrire définitivement sur la liste de ces ennemis politiques. Ainsi, d'harcèlement en persécution, Laurent Gbagbo finit par céder devant ces menaces, intimidation et répression, en prenant la clé des champs; direction la France de François Mitterrand; Une fois en Hexagone, il lie d'amitié avec Monsieur Guy Labertit et par la suite, entre au PSU (international Socialisme). 
Revenant sur ses idées et ses prises de position, il convient d'indiquer que contrairement à ces pères qui voyaient dans l'action de De Gaule à propos des indépendances des états africains de la colonie française, une volonté à se désengager de l'Afrique, il soutient plutôt due c'est une stratégie pour récupérer ces Etats après l'indépendance. Cette thèse qui fit couler beaucoup d'encre et de salive dans le milieu intellectuel africain, fut le début de son démarquage politique et met en évidence la vivacité de son esprit d'analyse et de discernement aux yeux du peuple ivoirien.
Par ailleurs, on retiendra que cet homme est fondamentalement démocrate et pacifiste. Car, dans sa carrière politique, il connut par deux fois la prison; mais jamais, il n'a opté pour une quelconque action violente à mettre la vie de ses compatriotes en péril. Il n'est pas dogmatique, car ses idées sont profondément socialistes. C'est pour cela, qu'il est pragmatique et concret dans ses actions comme un bon matérialiste dialecticien.

En conclusion, le conférencier insiste sur le fait qu'aucun régime n'est absolu en soi. Aussi, une action politique n'a aucune chance de réussite si elle s'arcboute sur des considérations ethniques. Parce qu'une vraie politique doit se donner une base nationale.   


    

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